Côte d'Ivoire

 

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Je suis allé 5 fois en vacances en Côte d'Ivoire entre 1973 et 1994. Une grande partie de ces séjours ont eu lieu à Assinie entre la lagune et la mer à la frontière du Ghana. On ne s'aperçoit plus aujourd'hui que Assinie a été l'un des lieux les plus anciens de la colonisation en 1687 sous Louis XIV bien avant que Grand Bassam et Abidjan ne deviennent successivement les métropoles de ce pays, sans parler de Yamoussoukro construction quelque peu arbitraire du premier président de la République de Côte d'Ivoire.

J'ai quand même profité de ces séjours pour voir un peu le pays: la région de man à trois reprises, celle de Korhogo-Boudiali et enfin Abidjan. Les circuits touristiques donnent une vision un peu biaisée du pays surtout dans l'image offerte par les groupes folkloriques locaux. Cependant, on peut observer la réaction de la population locale à ces manifestations touristiques pour se faire une idée du caractère artificiel ou non de ces manifestations.

La Côte d'Ivoire vit en 2002 les affres d'une amorce de guerre civile, qu'elle partage avec ses voisins de l'ouest Libéria et Sierra Leone et bien entendu avec la plupart des pays de l'Afrique Centrale. La majorité des frontières africaines héritières de la colonisation ont regroupé les pays de même langue véhiculaire anglais ou français répartis suivant les axes hérités d'une civilisation établie initialement sur la traite esclavagiste. La Côte d'Ivoire était au moment de l'indépendance riche de cultures exotiques trouvant un marché protégé (celui de l'Union Française) pour des produits comme le cacao, le café, l'ananas. L'abattage des forêts était aussi une des ressources du pays. La Cote d'Ivoire avait l'avantage d'une monnaie forte relativement à ses voisins africains. La valeur du franc CFA était restée aligné sur le franc français entre 1945 et 1994. La stabilité politique du Vieux a aussi aidé à cette prospérité relative.
La présence française importante dans l'économie a bien entendu privilégié les cultures d'exportation. Il ne faut pas négliger l'importance économique de la communauté libanaise. Je me souviens qu'en pleine guerre civile au Liban , l'eau minérale dans les hôtels en Côte d'Ivoire était récoltée au Liban, au dépens des Vittel et Evian qu'on se serait attendu à trouver. Les libanais ont été souvent les intermédiaires  des importations de produits asiatiques an matière plastique à des prix acceptables pour les très bas niveaux de vie en brousse.
Un phénomène nouveau s'est produit dans les années 1980, c'est l'amélioration des routes nord-sud et l'entrée du Burkina Fasso dans l'économie mondiale. Ceci a créé un forte immigration en provenance du Nord qui n'était pas découragée par le pouvoir en place. Dans la région d'Assinie, il y avait aussi de nombreux ghanéens qui eux faisaient surtout de la contrebande. Enfin, au cours des années 1990, la guerre civile au Libéria a entraîné de nombreux réfugiés:  j'ai pu constater que la langue anglaise était devenue majoritaire dans les enseignes des villages entre Man et la frontière. Bien entendu les rivalités traditionnelles entre ethnies ivoiriennes étaient d'autant plus exacerbées que la plupart, sauf les Baoulés, avaient des parents de l'autre côté des frontières.
La Côte d'Ivoire est officiellement dépendante des cours du cacao qui fluctuent de manière erratique sur les bourses mondiales. Cependant, il s'agit là de la principale ressource du pays (anciens colons et état compris), les habitants dont le nombre s'est considérablement accru depuis 1960 ne bénéficient pas de l'augmentation des cours du cacao soit qu'ils n'en produisent pas, soit que la cause de l'envolée des cours était dû à des aléas climatiques locaux, soit enfin que les bénéfices étaient conservée à Londres ou à Paris.
La dévaluation du franc CFA et l'ouverture du marché français aux produits concurrents d'autres pays non CFA ont dégradé les conditions économiques. Les subsides de la "coopération " ont subi des coupes drastiques, certes les salaires des enseignants coopérants et des autres "expat" n'étaient pas dépensés en Cote d'Ivoire, certes les subventions pour gros travaux retombaient en général en métropole. Mais l'argent n'a pas seulement servi à construire des cathédrales (Abidjan et surtout Yamoussoukro) ou des mosquées (là c'était l'argent saoudien), il a permis de construire des aéroports, des ports et surtout des routes.

Masques de Côte d'Ivoire

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masque dan-yacoube
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masque sénoufo
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